Lorsque l'Alsace était allemande... Deux journées ordinaires de la vie du vieil Augustin, dans ce village près de Belfort où il s'est établi en 1888, lorsque, avec sa famille, il a quitté son Alsace, où lui est devenue insupportable la botte prussienne. Taciturne, obstiné, il a tout laissé, même une partie des siens, pour un idéal patriotique dont il doute parfois, immigrant dans sa propre patrie ; à ses côtés, Anna, sa fille cadette, élève Augustine, l'enfant sans père, résistant à la honte et à l'humiliation d'avoir été abandonnée. Au gré des souvenirs qui s'enchaînent, du passé qui investit le présent, à travers les sons, les parfums, les couleurs du quotidien, l'histoire de la famille se reconstitue : l'Alsace meurtrie et inoubliable, le difficile enracinement dans une terre d'exil, les amours et les combats... En cet été 1914, à la veille d'une autre guerre, une dernière blessure va être infligée au vieil homme. Voici un " vrai " roman, avec des personnages authentiques et complexes, évoqués dans une infinie tendresse. Avec aussi une langue toute simple en apparence, mais travaillée, originale, riche de sensibilité, souvent presque impressionniste, à travers laquelle l'auteur trouve un ton véritablement personnel