Pour sauver sa maison familiale de la ruine et rembourser ses dettes de jeu, Devin Aincourt, le Comte de Ravenscar, doit faire un riche mariage. Malheureusement, sa réputation de coureur de jupons, de buveur invétéré et de joueur lui laisse peu de choix parmi les Ladies célibataires de Londres, et il est obligé de s’abaisser à demander en mariage une américaine. Mais Miranda Upshaw, la fille d’un riche négociant en fourrures, n’est pas la petite femme au foyer rustique que Devin craignait. Elle est énergique, indépendante, femme d’affaires, et pas du tout impressionnée par l’aristocratie Anglaise. Son seul intérêt, c’est la propriété familiale, qu’elle espère rendre à sa splendeur d’antan. Bien que Miranda refuse a priori la proposition de Devin, elle finit par se rendre compte qu’il y a des avantages à faire un mariage de convenance, surtout si c’est un arrangement platonique. Inévitablement, ils deviennent intimes, mais ils doivent découvrir qui cherche à tuer Miranda.
Une malédiction séculaire plane sur l’abbaye des Eaux-Noires, propriété des comtes de Ravenscarà
Angleterre, 1834.
- Ce n’était pas un accident, ma fille, assura Mr Upshaw. J’en ai la preuve, désormais : cette balustrade qui s’est effondrée l’autre jour sous ton poids n’était pas vermoulue. Les barreaux en avaient été sciés par une main malveillante û la même sans doute qui, tout à l’heure, a jeté sur toi ce bloc de pierre. Miranda, oppressée, eut l’impression que le vieux manoir se refermait sur elle tel un piège. Le plafond lui parut soudain démesurément haut, l’escalier vertigineux, les portraits d’ancêtres menaçants. Se pouvait-il que la malédiction attachée à cette demeure ancestrale, propriété de son époux, soit fondée ? Même si cela semblait ridicule, force était d’admettre que, à deux reprises, quelqu’un avait bel et bien tenté de la tuer. Quelqu’un qui, selon toute vraisemblance, se trouvait en ce moment même dans le grand salonà Suspicieuse, elle observa tour à tour les personnes présentes. Qui parmi elles la haïssait au point d’attenter à sa vie ? L’ex-maîtresse de son mari, furieuse d’avoir été éconduite ? Sa belle-mère, à la santé mentale précaire ? L’intendant du domaine, qui supportait mal de voir son autorité contestée ? Ou bien û pire û son propre époux, le séduisant comte de Ravenscar ?