« Code d’urgence, je répète : code d’urgence. Le Dr Stringer est appelé chambre 2104. Pavillon Harkmore, chambre 2104... » Willie Stringer venait de commencer sa visite avec son équipe quand le premier appel retentit dans le haut-parleur. Au second appel, Willie était déjà dans le couloir et filait en toute hâte vers les ascenseurs, les mains dans les poches de sa blouse blanche, essayant de retenir son attirail û stéthoscope, lampe-stylo... Dès qu’il eut franchi l’angle du couloir, il se mit à courir. Son estomac s’était brusquement noué. Chambre 2104... Vite, il fallait faire vite. Escalier de secoursà Quatre ou cinq étages au-dessus de lui, une porte métallique claqua : l’anesthésiste sans doute, qui répondait au même appelà Parvenu dans le Pavillon Harkmore, il dut attendre les ascenseurs û impossible de monter à pied les 21 étages. Chambre 2104... Il vérifia en hâte sur son carnet : ils s’étaient peut-être trompés de numéro ? Non. Il savait bien que non. L’urgence concernait bien le fils de son meilleur ami, le petit Edward, qu’il avait opéré la veille... Dans ce thriller médical, Francis Roe montre avec une terrible efficacité comment l’ambition, la soif de pouvoir et la cupidité de Willie Stringer, grand patron new-yorkais, le conduisent à l’erreur médicale qui provoque la mort tragique d’un enfant, puis au mensonge criminel et à la falsification de documents face à l’enquête interne menée au sein de l’hôpital... Avec la précision d’un scalpel, l’auteur traque impitoyablement les zones d’ombres de ses personnages prisonniers de l’engrenage fatal qu’ils ont eux-mêmes déclenché et que rien ne peut arrêter.