Ce livre est personnel. Il vise à prolonger le dialogue amorcé depuis une quarantaine d'années avec des adultes et des enfants qui souffrent, et des parents. Il expose sur l'ensemble des questions courantes de la pédiatrie, connaissance de l'enfant en bonne santé ou malade, les fruits d'une expérience accumulée pendant ce temps. Beaucoup de sujets ne sont jamais traités. Quelques idées exprimées ici ne sont pas couramment admises. J'ai essayé d'aborder les questions habituelles qu'une mère soumet à son médecin ou à son pédiatre et de leur donner une réponse aussi claire que possible. J'ai surtout essayé d'aider les enfants en aidant leurs parents. Le monde de l'enfance est si beau, si chaleureux, si passionnant que le jeune médecin, lorsqu'il y pénètre, peut difficilement s'en détacher et envisager une autre activité. [à] Avec l'amélioration des conditions de vie, les découvertes de la science médicale et leur application à la prévention, beaucoup de maladies sévères ont disparu du champ d'action des pédiatres dans les pays développés. Des problèmes différents ont pris leur place, en particulier d'ordre psychologique, prouvant que l'homme a d'autres préoccupations que celles d'assurer son immédiate subsistance."Aussi la pédiatrie a-t-elle en partie changé d'objet d'étude ; les pédiatres doivent être capables d'appréhender les problèmes d'ensemble de l'enfant ; de fait, un grand pourcentage de leurs consultations est motivé par des problèmes de comportement."Cependant, avec les derniers développements de la génétique et de l'immunologie en particulier, la science médicale a défini d'autres objectifs, impensables il y a quelques années. Les progrès techniques de l'échographie ont transformé la surveillance de la grossesse. La mise au point des sondes moléculaires permet de plus en plus de diagnostics in utero, beaucoup plus affinés que ceux d'anomalies des chromosomes. Mais cela entraîne, et entraînera encore davantage de problèmes moraux et éthiques.